La religion en République Dominicaine fait partie intégrante de la culture et du quotidien de nombreux dominicains. Les croyances et superstitions sont quant à elles moins répandues, et se concentrent davantage dans l’arrière pays comme à Samaná, Barahona, le Cibao mais surtout à San Juan dans le sud.
L’essentiel à savoir sur la religion de République Dominicaine, les légendes et les superstitions
Religions de République Dominicaine
La République Dominicaine est un pays de liberté de culte. La religion chrétienne catholique est majoritairement représentée. Le pays est composé plus exactement des confessions suivantes :
- 57 % de catholiques ;
- 25 % d’évangélistes ;
- 13 % d’aucune religion ;
- 5 % toute autre religion confondue (Adventistes du Septième jour, Baptistes, Mormons, Témoins de Jéhovah, Juifs, Musulman…).
Le Vaudou est également populaire mais les autorités refusent de le reconnaître officiellement.
Croyances et légendes de République Dominicaine
Le pays compte son lot de croyances populaires, mais celles-ci sont davantage présentes dans les zones reculées que dans les grandes villes et les zones touristiques. On retrouve principalement du côté des légendes :
- Le Galipote, sorte de sorcier qui se transforme en loup-garou.
- Le Zangano, oiseau de nuit mythique qui suce le sang des enfants.
- La Ciguapa, femme aux pieds retournés qui ensorcelle les hommes.
- Les sorcières, réputées pour voler sur leur balai après s’être retirées leur peau.
Superstitions dominicaines
La République Dominicaine a aussi ses superstitions. Citons les plus courantes :
- Le Bacá, littéralement un pacte avec le diable pour connaître la prospérité économique.
- El agua de mayo, la première pluie de mai a des vertues curatives.
- Amarradores de agua, sorte de sorcier qui contrôle la pluie.
- Las Nimitas, les lucioles sont associées aux âmes des morts qui veillent sur leurs proches.
Saintes patronnes et célébration
Saintes patronnes dominicaines
Le pays, ou plus exactement, les croyants pratiquants se réunissent :
- Le 21 janvier pour célébrer Nuestra Señora de la Altagracia.
- Le 24 septembre pour célébrer Nuestra Señora de las Mercedes.
Célébration de La fiesta de Palos
Festivité culturelle religieuse où l’on célèbre des saints et des défunts. Sur fond de musique et de chant, la célébration se caractérise par les états de transe des croyants et de leur possession par les esprits.
La Fiesta de Palos a principalement lieu en milieu rural.
Le Galipote de République Dominicaine : entre Lugaru et Zangano
Une croyance ancrée dans les zones reculées de République Dominicaine
Le mythe du galipote est répandu essentiellement en zone rurale et aurait des origines africaines. Selon la croyance, le galipote est un homme disposant de la faculté surnaturelle de se transformer en chien, cheval, bouc ou autre animal. Cette croyance est surtout ancrée dans le Cibao, mais aussi dans le sud, et principalement à San de la Maguana, province réputée pour ses pratiques de sorcellerie.Selon ses transformations, le Galipote est un Lugaru (loup-garou) ou un Zangano (oiseau de nuit)
Le Galipote se convertit en Lugaru
Selon la légende, le galipote provoque un traumatisme aux personnes qu’il aborde la nuit en leur demandant son chemin. Lesquelles sont ensuite désorientées et marchent toute la nuit jusqu’à l’aurore. Mi-loup mi-homme, le Galipote s’apparente à un loup-garou (lugaru), qui oeuvre à faire le mal et principalement aux enfants auxquels il boirait leur sang.
La légende conte que les voyageurs de nuit portaient sur eux une amulette pour se protéger du Galipote.
Le Galipote se transforme en Zangano
Lorsque le Galipote se transforme en oiseau nocturne et qu’il marche en réalisant de grandes enjambées, il est appelé Zangano ou Zancu. Comme dans sa transformation en Lugaru, il s’attaque de préférence aux enfants auxquels il boit leur sang. Certains disent même qu’il peut se rendre invisible, et que seule une branche d’un Palo de Cruz coupé un vendredi Saint peut en venir à bout.
Selon les croyances, le Galipote dominicain peut aussi se convertir en pierre ou en arbre. Il est immunisé contre les armes, jouit d’une force surnaturelle, et peut transférer sa conscience aux animaux. Somme toute, le Galipote est un puissant sorcier cruel et violent.
Le Bacá : légende populaire dominicaine aux racines africaines
Une croyance aux origines haïtiennes
Le Bacá est littéralement un pacte avec le diable que l’on conclut auprès d’un sorcier en Haïti pour connaître la prospérité économique. La croyance populaire veut que le rituel se déroule dans un Alcajé, lieu fictif où se trouvent les personnes qui ont été vendues au diable, transformées en zombies ou en animaux.
Un pacte avec le Diable
Selon cette croyance, l’homme qui signe le pacte doit donner au diable son plus jeune fils ou un parent proche qui lui est cher. En échange, des richesses et des biens, mais aussi la mort de celui qui a fait l’objet de la transaction quelques années plus tard. Selon la légende, le pacte est irréversible et celui qui veut continuer de recevoir la protection et la prospérité, doit se conformer à livrer d’autres proches pour satisfaire et honorer El Bacá.
Certaines croyances affirment que El Bacá est une créature diabolique, à l’apparence mi-chien mi-taureau, et avec des yeux démoniaque. Elle protègerait également les richesses de ceux qui ont signé le pacte.
El agua de mayo : la mystique eau de mai de République Dominicaine
Une croyance multigénérationnelle dominicaine
Depuis des générations en République Dominicaine, on transmet que la première pluie de mai a des vertus magiques. Cette Primera agua de mayo (Première eau de mai) serait miraculeuse et aurait des propriétés curatives voire magiques.
Des vertus curatives et magiques
El agua de mayo éliminerait les parasites de l’estomac, ferait pousser les cheveux et selon certaines croyances, el agua de mayo ferait même rajeunir ou au moins, elle effacerait les rides. El agua de mayo était même utilisée pour des rituels religieux (baptêmes, fiançailles) jusqu’à des exorcismes.
La première eau de mai en ablution
Pour bénéficier de ses pouvoirs, il faut recueillir l’eau de pluie dans ses mains et se la porter au visage, s’en faire des ablutions. Il est aussi possible de la stocker en bouteille pour une utilisation postérieure pour l’utiliser telle une eau bénite.
Les agriculteurs attendaient patiemment la première pluie de mai car ils croyaient qu’elle était bénite et qu’elle apportait de bonnes récoltes.
Amarradores de agua : les sorciers de la pluie
Les Amarradores de agua pourrait se traduire par “ceux qui amarrent l’eau de pluie” car cette croyance se réfère à des personnes capables de contrôler la pluie. Ces sorciers auraient la faculté de retenir les pluies violentes qui dévastent les cultures, et de faire pleuvoir lorsque c’est nécessaire.
C’est lorsque le temps est negrecito comme disent les dominicains, que les amarradores de agua font leur magie.
La légende de la Ciguapa
Cette légende dominicaine vient des croyances religieuses précolombiennes qui existaient dans le Caraïbe. Selon la croyance populaire, la ciguapa (ou siguapa) est une femme aux cheveux long qui a les pieds à l’envers, qui sort de nuit près des rivières et courants d’eau. La siguapa peut ensorceler les hommes et causer du mal à quiconque.
La ciguapa fait partie des croyances dominicaines mais aussi de Cuba, Puerto Rico et d’Amérique centrale.
Les sorcières de République Dominicaine : las brujas dominicanas
La République Dominicaine a aussi ses sorcières qui volent sur un balai magique en s’esclaffant d’un rire maléfique. Les sorcières dominicaines ont l’âme pervertie,elles sont vieilles et quittent leur peau avant de monter sur leur balai magique. Leur point faible, ou plutôt leur gourmandise, sont les enfants auxquels elles sucent leur sang par le nombril ou le gros orteil jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais si l’enfant est baptisé, la sorcière commencera à vomir du sang.
Pour se protéger des sorcières, on accroche un balai à l’envers. Et pour les faire fuir et conjurer leurs mauvais sorts, on utilise du sel.
Las Nimitas : les âmes des morts
En République Dominicaine, on associe las nimitas (les lucioles) aux âmes des morts qui veillent sur leurs proches. Très courant dans le pays et surtout autour des champs, la superstition veut que les défunts par la lumière des lucioles rappellent aux vivants qu’ils sont toujours là.
Las Nimitas sont aussi appelées Cocuyo en Taïno.
Religion de République Dominicaine : un pays largement chrétien et catholique
La République Dominicaine est majoritairement chrétienne et catholique. Selon une étude réalisée par Latinobarometro en 2015, 57 % de la population est catholique, 25 % d’évangéliste, 13 % se déclare d’aucune religion, et les Adventistes du Septième jour, les Baptistes, les Mormons et les Témoins de Jéhovah représentent quelque 5 %.
Le pays compte entre 2500 et 3000 musulmans, et une petite communauté juive de 350 membres qui réside à Santo Domingo et à Sosua. Communauté qui avait été accueillie initialement par Trujillo durant la Seconde Guerre Mondiale. Un nombre indéterminé pratique le Vaudou et d’autres rites afro-caribéen comme la Santeria. On retrouve également quelques sectes et églises américaines.
La République Dominicaine est un pays de liberté de culte où toutes les religions se côtoient pacifiquement.
Les saintes patronnes Nuestra Señora de la Altagracia et Nuestra Señora de las Mercedes
Nuestra Señora de la Altagracia se trouve à Higüey, chef-lieu de la province de La Altagracia. C’est le premier centre marial d’Amérique dédié à La Virgen de la Altagracia, mère spirituelle du peuple dominicain. Elle se célèbre le 21 janvier. Quant à Nuestra Señora de las Mercedes, la dévotion s’est diffusée depuis le XIIIème siècle en Espagne, France et Italie, et fut importée par les colons en même temps que le catholicisme. Elle se célèbre le 24 septembre.
Religion de République Dominicaine : le pouvoir de l’Eglise
L’Église jouit d’une grande autorité morale en République Dominicaine. Par l’intermédiaire du primat d’Amérique et archevêque métropolitain de Saint-Domingue, Francisco Ozoria Acosta (successeur depuis 2016 du cardinal Nicolas de Jesús López Rodriguez), l’Eglise intervient dans le domaine politique et social et ses prises de position sont nombreuses.
A titre d’exemple, elle fit pression sur les pouvoirs publics pour faire inclure le “crime d’avortement” dans la Constitution. Le gouvernement céda en 2010 et modifia le Code pénal en 2015. Depuis cette date, l’avortement est strictement interdit (même suite à un viol) et le personnel médical qui pratique l’opération est passible de prison.
Religion de République Dominicaine : le Vaudou
Le Vaudou, religion populaire en Haïti, est aussi présent en République Dominicaine mais davantage dans le sud et sur la partie occidentale et non officiellement. On observe encore la pratique de quelques rites, mais de manière officieuse car le pouvoir dominicain a opéré pendant longtemps à la chasse au Vaudou. Pourquoi ? La seule réponse logique que l’on peut conclure est une négation certaine de la culture haïtienne et/ou de l’âme africaine dans le pays.
Ce trait de spiritualité ayant été apporté par les esclaves Noirs, les Africains, lors de la colonisation, et plus récemment par les Haïtiens.
La Fiesta de Palos en République Dominicaine
La Fiesta de Palos est une festivité culturelle où l’on célèbre les saints catholiques et les anniversaires des défunts. Elle se déroule principalement en zone rurale, puise ses racines en Afrique et a lieu le dernier dimanche de novembre.
Une ambiance typique afro-américaine
La célébration se déroule généralement en extérieur, où la foule se réunit devant une table faisant office d’autel où sont placées des images et des représentations de saints ainsi que des bougies. La musique est incessante, envoûtante, et à base de chants, tambours et güiras. Les gens dansent, chantent, crient, accompagnent le rythme en frappant des mains et le tout dans la bonne humeur et avec du rhum (genre beaucoup de rhum tout de même).
Transes et possessions
La Fiesta de los Palos se caractérise par cette ambiance typique afro-américaine mais aussi et surtout par les états de transe et de possessions par les esprits invoqués. Lorsque les personnes sont possédées par le saint, ou démon disent certains, elles roulent à terre, convulsent et peuvent perdre connaissance quelques instants.
D’autres encore peuvent marcher sur des braises ou saisir des bois ardents à pleine main.
En savoir plus sur la culture et l’histoire de République Dominicaine
- Drapeau de la République Dominicaine : histoire et symbolisme
- Fête Nationale de l’indépendance de la République Dominicaine
- Hymne national de la République Dominicaine
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- Les Taïnos et Quisqueya : racines de la République Dominicaine
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Tout savoir sur les grandes thématiques
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