L’histoire de la République Dominicaine, ou plus exactement, l’histoire de l’île Hispaniola, est passionnante. Vous découvrirez dans cet article les grandes époques que connut le pays depuis l’époque Taïna jusqu’à l’élection du président Abinader en passant par la dictature de Trujillo.
Table des matières
L’essentiel à savoir sur l’histoire de la République Dominicaine
Nous vous proposons dans l’article suivant un aperçu de l’Histoire de la République Dominicaine qui reprend les éléments clés qui ont écrit l’histoire du pays. Nous l’avons ensuite divisé depuis l’époque précoloniale à la démocratie en 6 grandes périodes :
- La période précoloniale de -800 avant J-C à 1492
- La colonisation par les conquistadors espagnols de 1492 à 1793
- La fin de la colonisation espagnole à l’indépendance de 1793 à 1844
- Les premiers gouvernements de République Dominicaine de 1844 à 1930
- La dictature de Trujillo de 1930 à 1961
- Le retour à la démocratie dominicaine de 1961 à 2023
Les curieux et les passionnés d’histoire peuvent directement lire notre article encyclopédique République Dominicaine : toute l’histoire depuis la colonisation. Ce dernier est beaucoup plus complet et offre une vision bien plus approfondie de l’histoire de la République Dominicaine.
La période précoloniale de -800 avant J-C à 1492

Carte de la Hispaniola – Library of Congress
De -800 avant J-C à 1492, l’île s’appelle Quisqueya et elle est habitée par les Taïnos. Peuple indigène, les Taïnos vivent en communauté dans des villages appelés Yucayeque. Leur organisation sociétale est composée :
- d’un chef de tribu, le Cacique ;
- d’une classe noble d’artisans et de guerriers, les Nitainos ;
- de prêtres, les Bohiques ;
- de paysans et chasseurs-cueilleurs, les Naborias.
Les Taïnos disposent d’une agriculture et d’une économie qui reposent sur le troc. Ils ont également leurs propres croyances et rituels. Ils croient en un Être suprême, Yúcahu Bagua Maócoti, et leur art reflète leur vision magico-religieuse du monde. A cette époque et selon les estimations, l’île de Quisqueya compte entre 200 et 300 000 Taïnos.
Le 5 décembre 1492, Christophe Colomb débarque sur l’île. C’ette évènement marque le début de la fin des Taïnos.
La colonisation par les conquistadors espagnols de 1492 à 1793

Dióscoro Puebla 1862 – Colección Museo del Prado
Dès son arrivée, Christophe Colomb baptise l’île du nom de La Hispaniola. Et 37 jours après son débarquement, la première rencontre belliqueuse avec des Taïnos a lieu. Ensuite, Colomb repart en Espagne. Il revient moins d’un an plus tard avec 17 navires, 1300 hommes et 14 prêtres. C’est le début de la colonisation et de l’esclavage des Taïnos pour extraire de l’or. La colonie espagnole prospère. Des villes sortent de terre, la Isabela (Puerto Plata) et la Nueva Isabela (Saint Domingue).
Début de l’esclavage des noirs
En 1518, il ne reste plus que quelque 12 000 Taïnos sur l’île. Commence alors le trafic d’esclaves Noirs en provenance d’Afrique. C’est le début du Commerce triangulaire. Mais en 1564, la Havane vole la vedette à la Hispaniola. Les Conquistadors vont chercher de l’or ailleurs, laissant l’île sans armée digne de défendre les terres. L’île devient alors la proie des pirates. Le célèbre Francis Drake pille Saint Domingue. Et les Français, par le biais des boucaniers, colonisent le nord-ouest. En 1697, le territoire est annexé par la France et s’appelle la Colonie de Saint Domingue (Haïti). L’île est alors divisée en deux pour la première fois.
En 1791, Toussaint conduit la révolte des esclaves. Et en 1793, l’esclavage est aboli par la convention.
La fin de la colonisation espagnole à l’indépendance de 1793 à 1844

La Trinitaria avec Juan Pablo Duarte au milieu – Wikipédia
Sous la pression, L’Espagne cède l’île à la France en 1795. Dès 1801, Toussaint prône l’indépendance de l’île mais en 1802, Napoléon coupe court à son initiative. En 1809, la partie orientale de l’île redevient espagnole. Une période de laisser-aller appelée « España boba » caractérise cette période jusqu’en 1821. La même année, José Núñez de Cáceres proclame pacifiquement l’indépendance de la partie orientale de l’île. Mais l’indépendance ne dure que 2 mois. Puis c’est au tour d’Haïti, Jean-Pierre Boyer envahit l’île avec 12 000 hommes et occupe les terres pendant 22 ans. L’île connaît alors la décadence et la récession.
La Trinitaria de Duarte : histoire de République Dominicaine
En 1838, Juan Pablo Duarte fonde la société La Trinitaria, avec pour devise “Dieu, Patrie et Liberté”. Il diffuse avec l’aide des fondateurs des idées souveraines et nationalistes. Après 6 ans d’organisation, Mella, Duarte et Sánchez, que l’on appellera plus tard Les pères de la Patrie, rédigent Le Manifeste. Ce n’est ni plus ni moins que l’acte d’indépendance de la Nation Dominicaine.
Le 27 février 1844, la République Dominicaine est proclamée par Francisco del Rosario Sánchez. Le drapeau est hissé à la Puerta del Conde dans la Zona Colonial.
Les premiers gouvernements de République Dominicaine de 1844 à 1930

Ulysse Heureaux – Biblioteca del Congreso de Estados-Unidos
De 1844 à 1861, la République Dominicaine est indépendante. Mais Pedro Santana ramène le pays au statut colonial avec l’Espagne. En 1865, après 2 ans de combat, l’Espagne abandonne l’île. Báez entre en fonction et élabore un plan d’annexion aux États-Unis. 1874, Ulysse Heureaux renverse Báez et instaure une dictature pendant 10 ans. Il endette le pays et meurt assassiné en 1899. S’en suit une succession de gouvernements, mais le pays reste endetté. En 1907, Ramon Caceres cède l’administration de la République Dominicaine aux Etats-Unis. Mais l’arrivée du président américain Warren G. Harding mettra fin à l’occupation. En 1924, les Etats-Unis organisent une élection présidentielle et préparent leur départ.
Horacio Vásquez est élu président et les Etats-Unis quittent le pays. Vásquez assure 6 ans de gouvernance avant d’être renversé par Trujillo.
La dictature de Trujillo de 1930 à 1961 : la période sombre de l’histoire récente de République Dominicaine

Président Trujillo en 1933 – Local press photograph. 1933 – Archivo General de la Nación
Dès 1930, la République Dominicaine entre dans une période sombre. Trujillo instaure une dictature pendant 31 ans. Assassin, dépravé sexuel, psychopathe et mégalomane, il dispose de toutes les qualités du dictateur. Pour faire court, Trujillo condamne toute personne ou tout mouvement contestataire : communistes, syndicalistes, oppositions politiques. Tous sont réduits au silence d’une manière ou d’une autre. Il instaure un régime de terreur, et il est le commanditaire du Massacre de Perejil dans le nord du pays. En une semaine, Trujillo fait massacrer plus de 20 000 haïtiens pour être seulement… haïtiens.
La République Dominicaine sous Trujillo
Sous le régime de Trujillo, toute la République Dominicaine est corrompue. Le dictateur devient l’un des 6 hommes les plus riches au monde. Il possède une fortune estimée à 800 millions de dollars à sa mort. Pendant son exercice, les prolétaires sont exploités comme jamais, et il instaure des camps de travail forcé. Cependant, il arrive à racheter la dette aux Etats-Unis, et fait construire des infrastructures : hôpitaux, écoles, universités, routes etc.
En 1960, Trujillo organise l’assassinat des sœurs Mirabal. Militantes opposées au régime, les sœurs Mirabal sont connues comme Las mariposas. Tout commence lorsque l’une des 3 sœurs, Minerva, refuse les avances de Trujillo à une réception. Et tout se termine par leur assassinat sauvage le 25 novembre 1960 par ses barbouzes.
L’impact de l’assassinat des sœurs Mirabal touche la République Dominicaine entière. C’est le début de la chute du dictateur. Trujillo est assassiné le 30 mai 1961. Tout le pays célèbre sa mort.
Le retour à la démocratie dominicaine de 1961 à 2023

Balaguer devant un portrait de Trujillo en 1960 – Bernard Diederich – Museo Centro Leon
Dès la mort de Trujillo, les dominicains luttent contre toute rémanence de la dictature et veulent construire un pays démocratique. Balager (main droite du feu dictateur) et Ramfi Trujillo (son fils) poursuivent un régime de terreur. Novembre 1961, Ramfi fuit le pays avec sa famille suite à une rébellion de l’armée de l’air dominicaine. En 1962, un Conseil d’Etat est créé. Puis en décembre de la même année, Juan Bosh du Parti Révolutionnaire est élu président. Mais en septembre 1963, son gouvernement est victime d’un coup d’État. Sa politique est jugée trop sociale par les élites bourgeoises.
Les années Balager
Avril 1965, une rébellion pro-Bosch éclate, mais les Etats-Unis s’en mêlent et envoient leurs Marines. L’Organisation des Etats Américains (OEA) occupe le pays pendant un an de peur d’une révolte communiste. Alors, en 1966, ils organisent des élections, et Balager arrive et reste au pouvoir pendant 10 ans. Son gouvernement est corrompu, et les assassinats politiques continuent. Il n’y a pas de réelle opposition, et sa présidence tend vers l’autorité. En 1978, Guzmán lui succède pendant 4 ans. Il prend des mesures contre la corruption, pour le peuple, et il développe l’agriculture. Mais il se suicide en 1982, et Balager revient au pouvoir pour 10 ans avec une politique égale à celle de ses premiers mandats.
A partir de 1996 jusqu’à Abinader en 2020
1996, Leonel Antonio Fernández Reyna du Parti de la libération dominicaine est élu président. Le pays connaît des investissements étrangers et une croissance macro-économique. 2000, Mejía remporte les élections avec le Parti Révolutionnaire Dominicain. Il se lance dans des réformes économiques et sociales. Puis Fernandez du Parti de la libération dominicaine le remplace en 2004 et jusqu’en 2012. Ce dernier développe les infrastructures et restaure la stabilité économique. Medina du Parti Révolutionnaire Dominicain prend sa succession pour 8 ans. Celui-ci continue le développement des programmes sociaux et l’éducation tout en luttant contre la corruption.

Le Président Dominicain Luis Abinader en 2022 – Casa Rosada (Argentina Presidency of the Nation)
2020, Abinader, du Parti révolutionnaire moderne (PRM), est élu président. Le pays connaît la pandémie du Covid, un ralentissement économique, une inflation et une hausse de l’émigration vénézuélienne.
En savoir plus sur l’histoire
N’hésitez pas à consulter notre série d’articles qui retracent toute l’histoire de la République dominicaine de manière plus détaillée :
- Histoire des Taïnos de Quisqueya
- Découverte de l’Amérique et colonisation de l’île Hispaniola
- Hispaniola : du commerce triangulaire aux invasions pirates
- Fin de la colonisation de la Hispaniola
- Histoire de l’indépendance de la République dominicaine
- De l’indépendance à la dictature de la République dominicaine
- Arrivée de Trujillo au pouvoir
- La dictature de Trujillo en République dominicaine
- De la chute de Trujillo à la démocratie en République dominicaine
- De Balaguer à Abinader : 40 ans de politique dominicaine
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