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De la chute de Trujillo à la démocratie en République dominicaine, le pays traverse une période de transition mouvementée, entre tentatives de restauration autoritaire, soulèvements populaires et quête de stabilité politique. En effet, l’assassinat de Rafael Trujillo en 1961 marque la fin d’une dictature de plus de 30 ans en République Dominicaine. Mais ce bouleversement politique ne signifie pas une transition immédiate vers la démocratie. Entre la fuite du clan Trujillo, les tensions avec l’armée, les coups d’État et l’intervention des États-Unis, le pays traverse une période d’instabilité avant d’instaurer un véritable régime démocratique. Cet article retrace les événements clés qui ont façonné l’histoire politique dominicaine après la chute du dictateur, de la répression sous Balaguer à l’émergence d’un système plus libre et pluraliste.

Célébration de la chute de Trujillo 

Dès que la mort de Trujillo est rendue publique, tout le pays entre dans la joie et l’allégresse. La foule envahit les rues et célèbre la mort du dictateur. Les dominicains rient, chantent et dansent. Ils brûlent des mannequins à son effigie caricaturée en bouc (El chivo), et détrônent les statues et bustes. La foule détruit tout ce qui symbolise Trujillo et sa famille. Un merengue populaire intitulé “Mataron El chivo” célèbre la mort du dictateur.

Gouvernance par Ramfi Trujillo et Joaquin Balaguer

Gouvernance par Ramfi Trujillo et Joaquin Balaguer - Portrait de Ramfi - Histoire de la Republique Dominicaine

Ramfi Trujillo, le fils du dictateur – Own work, Minityrus

Bien que la dictature ait disparue avec la mort du dictateur, les dominicains luttent contre toute rémanence du parti. De juin à décembre, le binôme Ramfi Trujillo et Joaquin Balaguer gouvernent le pays. Les deux protagonistes maintiennent le régime car il ne s’agit ni plus ni moins que du fils du dictateur et l’ancienne main droite de Trujillo.

La fin de la dictature a plusieurs conséquences directes :

  • Les Etats-Unis lèvent leurs sanctions économiques.
  • Les exilés politiques reviennent en république dominicaine.
  • L’opposition crée de nouveaux partis politiques.

La fuite du clan Trujillo

Pendant que le peuple dominicain veut construire un pays démocratique, le régime en place applique une politique de terreur. Mais le 18 novembre, des officiers de l’armée de l’air dominicaine, commandés par Pedro Ramón Rodríguez, se rebellent contre Ramfi Trujillo.

Sous la pression, le fils du dictateur décide d’abandonner Saint-Domingue avec sa famille. Le clan Trujillo se réfugie en France. Cependant, Ramfi fait exécuter les derniers responsables de l’assassinat de son père qui croupissaient sous les barreaux.   

Photo de Mariel et Sébastien

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La création du Conseil d’Etat de République Dominicaine

La pression sociale s’accentue contre Balaguer qui est toujours à la tête du gouvernement. Le 1er janvier 1962 se crée le Conseil d’Etat, et peu après, Balaguer s’exile. S’ouvre alors un processus démocratique, et une investigation sur les crimes commis par Trujillo dont l’assassinat récent des sœurs Mirabal.

Les meurtriers sont condamnés, mais ils s’échappent en 1965.

Le Conseil d’État confisque tous les biens de Trujillo, et ses descendants sont interdits de retour en République Dominicaine.  

Elections de Juan Bosch  

Les élections de décembre 1962 et le coup d’état - Portrait de Juan Bosch

Juan Bosch (1963) – Hugo van Gelderen / Anefo – Nationaal Archief

Lors des élections le 20 décembre 1962, les dominicains élisent Juan Bosch, leader du Parti révolutionnaire. Quatre mois plus tard, le 30 avril 1963,  le parti crée la Nueva Constitución.

La Nouvelle Constitution inclut des droits civils et individuels pour tous les dominicains :

  • des droits pour les travailleurs ;
  • la création de syndicats ;
  • des droits pour les femmes enceintes et les indigents ;
  • une réforme agraire qui immédiatement réveille l’opposition des propriétaires terriens conservateurs.

Mais à l’instar de toute gouvernance socialiste, celle de Juan Bosch ne va pas durer.

Coup d’Etat sous la gouvernance de Bosch

Les intentions de réformes sociales et le prétendu penchant marxiste du président Juan Bosch inquiète. Le 25 septembre 1963, la bourgeoisie appuyée des militaires organise un coup d’État contre le gouvernement légitime de Bosch.

Le commandement militaire et l’élite économique craignent l’influence communiste. L’éventualité d’un autre Cuba est inenvisageable. Ainsi, le coup d’Etat annule les élections de 1962. L’appareil abolit la constitution, installe une junte civile, la Triumvirat, dominée par les restes de Trujillo. 

La révolution d’Avril 1965 

Après dix-neuf mois de régime militaire, une rébellion armée pro-Bosch éclate le 24 avril 1965. Mais le soulèvement est réprimé par l’armée dominicaine qui bombardent les rebelles ainsi que leur artillerie. Les Etats-Unis, par crainte d’une révolte communiste, envoient leurs Marines. 42 000 soldats débarquent en République dominicaine quelques jours après le soulèvement. 

L’armée et l’Organisation des Etats Américains (OEA) occupent le pays pendant un an. Ces derniers empêchent la montée du communisme, et organisent les élections de 1966 remportées une nouvelle fois par Joaquin Balaguer.

Les douze ans de Balaguer

Premier mandat : de 1966 à 1970

Balaguer occupe la présidence de la République Dominicaine de 1966 jusqu’en 1978. Le pays connaît une période tourmentée constituée d’assassinats politiques.

Sous ce premier mandat, Balaguer réussit à assainir en partie les finances publiques et engage un modeste développement économique.

Fait marquant : en novembre 1969, le Comité des mères, épouses et proches des morts et disparus, publie une liste de 366 personnes tuées ou disparues au cours des trois premières années du gouvernement Balaguer.

Deuxième mandat : de 1970 à 1974

Sans réelle opposition politique, Balaguer est réélu en 1970 pour 4 ans. En 1971, il confie à Perez y Perez la création d’un groupe parapolicier connu sous le nom de La Banda Colorá en charge d’assassiner les opposants au régime.

Balaguer lance la construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes, de barrages etc. et profite de ces chantiers colossaux pour remercier ses partisans politiques en leur offrant les contrats.

Les entreprises partenaires sont connues sous le nom des 300 millionnaires.

Son administration tend vers l’autorité malgré la Constitution. Celle-ci est toutefois non comparable avec la dictature de Trujillo.

Troisième mandat de 1974 à 1978

Portrait de Balager - Histoire de la Republique Dominicaine et de ses présidents

Joaquin Balaguer en 1977

Lors des élections en 1974, le Parti Révolutionnaire Dominicain retire leur candidat Antonio Guzmán.

Pour les dominicains, le sentiment d’une République Dominicaine mi-démocratique mi-dictature se fait ressentir.

Sans grande surprise, Balaguer est une 3ème fois réélu avec 84.7% des voix. Les principaux éléments qui marquent ce troisième mandat :

  • la situation internationale est favorable aux prix du sucre ;
  • le tourisme se développe ;
  • les investisseurs privés créent une phase d’expansion économique.

Sous les accusations, Balaguer se défend des exactions de La Banda Colorá. Puis lors des élections de 1978, Guzmán remporte la présidence. C’est la première fois que l’opposition gagne une élection dans le calme.

La présidence de Guzmán en République Dominicaine

Durant sa présidence qui ne dure que 4 ans à peine, Guzmán apporte des changements à l’ordre bureaucratico-militaire. Il prend des mesures contre la corruption, et il dépolitise les Forces armées ainsi que la Police nationale. 

Durant sa présidence, Guzmán promulgue la loi d’amnistie qui libère les prisonniers politiques. Il permet le retour d’exilés ce qui développe la démocratie de la République Dominicaine. Il favorise également le développement de l’agriculture, l’exportation et augmente la production d’énergie électrique.

Mais trahit par les siens (corruption), Guzmán se suicide le 4 juillet 1982. Soit 43 jours avant la fin de son mandat, à l’âge de 71 ans.

Salvador Jorge Blanco remporte les élections de 1982. Du même parti que son prédécesseur (le parti Révolutionnaire Dominicain), il réalise son mandat jusqu’en 1986. Mais la fin de celui-ci marque une nouvelle fois le retour de Balaguer pour 10 ans de présidence.

En savoir plus sur l’histoire

N’hésitez pas à consulter notre série d’articles qui retracent toute l’histoire de la République dominicaine : 

Les lecteurs qui souhaitent découvrir l’histoire d’une manière moins approfondie trouveront dans cet article l’histoire résumée de la République dominicaine depuis les origines taïnas à aujourd’hui.

Photo de Mariel et Sébastien

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Nous sommes Mariel et Sébastien, un couple franco-dominicain amoureux de la République dominicaine. Sa culture, son histoire, sa gastronomie, ses paysages, son art de vivre… on adore ! Et en tant que locaux, nous souhaitons vous partager notre expérience, vous offrir des conseils authentiques et vous proposer toutes les informations nécessaires pour préparer votre séjour en République dominicaine.

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