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Authentique vestige de la zone coloniale, le Convento de los dominicos à Saint-Domingue arbore une façade sublimée d’une magnifique rosace, de pilastres, de frises et d’arabesques ocres. Son intérieur présente de sublimes voûtes en berceau et un imposant retable en acajou. Outre son intérêt architectural, le Couvent des dominicains est un lieu chargé d’histoire. En effet, Fray Montesinos y a dénoncé les traitements inhumains infligés par les colons espagnols au peuple taïno. Pour compléter la visite, le parvis forme un véritable havre de paix, où de majestueux arbres centenaires offrent une ombre bienvenue. Le Convento de los Dominicos compte sans aucun doute parmi les plus beaux monuments de la zone coloniale de Saint-Domingue. 

Visite en vidéo du Convento de los dominicos au cœur de la zone coloniale

Plongez au cœur de l’histoire avec cette visite en vidéo du Couvent des Dominicains, l’un des joyaux architecturaux de la zone coloniale de Saint-Domingue. Découvrez en images ses façades majestueuses, ses cours paisibles et son atmosphère chargée de spiritualité.

Histoire du Couvent des dominicains à Saint-Domingue

Convento de los dominicos à Saint-Domingue

Façade et campanile du Couvent des Dominicains (Chapelle du Troisième Ordre en rénovation)

Tout débute en automne 1508, lorsque le Maître général de l’ordre, Tomás de Vio, ordonne depuis Rome au Vicaire d’Espagne qu’il obtienne l’autorisation du Roi à envoyer quinze Frères sur l’île Hispaniola.

Deux ans plus tard, les Frères débarquent à Saint-Domingue.

Les Frères connaissent d’abord une vie précaire et vivent dans des cabanes en bois. Les religieux disposent d’oratoires dans différentes parties de la ville.

Et dès leur arrivée, certains religieux s’opposent aux espagnols concernant l’esclavage des Taïnos. Notamment Antonio de Montesinos, qui s’oppose au système de l’encomienda et aux abus envers les indigènes. Si bien qu’en 1511, Fray Montesinos prononce un sermon devant les autorités de l’île Hispaniola et le vice-roi des Indes Diego Colón où il dénonce les atrocités commises par les espagnols. Cet évènement provoque un choc dans la colonie.

En réponse au Sermon de l’Avent, le Roi d’Espagne ordonne à Diego Colón de fournir aux Frères un lieu pour fonder leur couvent. Ce dernier s’exécute, et leur accorde également une aide annuelle pendant 10 ans.

Mais leur condition ne s’améliore guère. En 1517, Fray Antonio de Montesinos tente d’obtenir des fonds du Roi d’Espagne pour améliorer cette dernière, mais sa démarche reste sans réponse.  

Convento de los dominicos : sa construction de 1511 à 1535

Détails de la façade du Convento de los dominicanos

Détails de la façade du Convento de los dominicos

  • Entre 1519 et 1522, Geraldini rapporte que les travaux n’ont guère évolué. 
  • En 1524, les travaux entrent dans une nouvelle phase. Dès janvier, la Couronne Espagnole accède à la requête de Bartolomé de Las Casas (transmise par Montesinos) et concède 2000 pesos d’or pour les travaux du Convento de los dominicos. 
  • Printemps 1524, Montesinos contracte les maçons Anton Gutiérrez de Navarrete et son fils Alonso pour une durée de quatre ans.
  • 1527, soit trois ans plus tard, les travaux ne sont toujours pas terminés.

A ce jour, il n’existe pas d’indications précises sur l’achèvement officiel du Couvent des dominicains.

Cependant, des indices demeurent quant à la fin des travaux. En effet, les pierres tombales les plus anciennes datent de 1532 et de 1535 (respectivement dans la nef côté nord, et dans la première chapelle côté sud). Généralement, les sépultures indiquent l’aboutissement de la fin des travaux ou du moins, que la consécration du lieu a été effectuée. 

D’autre part, le témoignage de Nicolás de Ovando, dans l’édition de son histoire en 1535, corrobore à la présence des pierres tombales. Aussi, les dominicains accompagnant Las Casas durant son dernier voyage à la Hispaniola en 1544 rapportent que les bâtiments de l’Ordre sont bien ordonnés, et la sacristie bien décorée. 

Le couvent bénéficie de la protection du roi d’Espagne

Convento de los dominicanos - Santo Domingo

Portail et parvis du Convento de los dominicos – Santo Domingo

En 1559, l’Ordre dominicain reçoit de nouvelles donations royales. Il semble également bénéficier de la protection du représentant du roi, Alcocer, face aux encomenderos irrités par le succès de sa croisade en faveur de la liberté des Taïnos.

C’est à cette époque que le couvent obtient le titre prestigieux de “Couvent impérial”. Les armoiries de la maison arborent encore aujourd’hui l’aigle bicéphale des Habsbourg, symbole de cette reconnaissance.

Ce titre prestigieux témoigne de l’importance politique et religieuse du couvent à l’époque coloniale. Le soutien royal s’inscrit dans un contexte où la Couronne espagnole cherche à affirmer son autorité face aux abus des encomenderos et à promouvoir une évangélisation plus humaine des peuples indigènes, conformément aux nouvelles lois promulguées en 1542.

Le saviez-vous ? Célèbres pour leur prise de position contre les colons esclavagistes et autres encomenderos de l’époque coloniale, le Père Bartolomé de las Casas ainsi que Pedro Henríquez Ureña y vécurent.

Architecture du Convento de los dominicos de Santo Domingo

Façade du couvent des dominicains

Façade du Couvent des dominicains

L’extérieur du Convento de los dominicos à Saint-Domingue, et plus exactement sa façade baroque, est sans aucun doute l’élément le plus spectaculaire du monument religieux. 

Les pilastres, la porte en ogive, les frises, les niches arborées de Saints, et les encorbellements offrent à la façade principale un aspect harmonieux sublimé par la grande rosace blanche au centre du fronton qui marque le style gothique isabélin.

La façade arbore de fines céramiques, des briques rouges et des pierres de corail. 

Bien que plus sobre, le campanile baroque situé sur le côté offre de la hauteur au monument et casse les lignes architecturales traditionnelles. 

Les chapelles latérales de l’église occupent les espaces entre les contreforts. 

Pilastres du Convento de los dominicanos

A l’instar de nombreux monuments et autres vieilles églises de Saint-Domingue, le Convento de los dominicos souffre des cyclones et tremblements de terre.

En 1684, le toit de la nef s’écroule lors d’un séisme. Il est rénové après 1689, puis remplacé par l’actuelle voûte en berceau en 1746.

Visite de l’intérieur du Couvent des dominicains : une nef spectaculaire

Intérieur de l'église du Convento de los dominicos à Saint-Domingue

Intérieur de l’église du Convento de los dominicos

L’intérieur du couvent présente une impressionnante nef voûtée en berceau dotée de belles nervures et clés de voûte sculptées.

On accède aux transepts par des embrasures plein cintre. Notez les détails de la magnifique chaire en bois.

Intérieur de l'église du Convento de los dominicos à Saint-Domingue

Nef en berceau du Couvent des dominicains

Des puits de lumières décorés de vitraux éclairent les transepts accessibles par des embrasures plein cintre. L’autel accueille un très beau retable en acajou orné de feuilles d’or. Ce dernier arbore une statue de Saint Dominique de Guzmán

Un vaste patio distribue les chambres du cloître à arcade. Il accueillait à l’époque les Frères dominicains, et les évangélisateurs pacifiques.

Le saviez-vous ? Le couvent avait le surnom de Maison des Apôtres, ou Casa de los Aspotoles, en l’honneur des moines. C’est pour cette raison que sur la voûte de la Capilla del Santísimo Sacramento, ou chapelle du Saint Sacrement, on peut observer les planètes Jupiter, Mars, Saturne et Mercure qui représentent les quatre évangélistes. Le soleil évoque le Christ au centre de la voûte, et les signes du Zodiaque représentent les 12 apôtres. 

La Chapelle du Troisième Ordre au Couvent des dominicains  

Chapelle du Troisième Ordre à Saint-Domingue

Chapelle du Troisième Ordre à Saint-Domingue

La Capilla de la Tercera Orden est construite en 1759 comme chapelle des dominicains. Puis elle est transformée en école en 1880, et  ensuite en bibliothèque. Elle devient le siège de la Jeunesse Pastorale, la Pastoral Juvenil.

Côté architecture, le monument est construit tout en longueur.

Des pilastres en briques surplombés d’encorbellements et une balustrade arborent la façade. Un campanile construit également en brique rouge domine le portail. 

La chapelle dispose de contreforts sur les côtés et une voûte en berceau surplombe la nef.

A l’instar d’autres vieilles églises et chapelles de la zone coloniale, la brique et la pierre prédominent l’intérieur, et la pierre de corail le gros œuvre.

Le parvis du couvent et ses magnifiques jardins arborés   

sculpture de Thimoty P. Schmalz intitulée Jésus désemparé

Sculpture de Thimoty P. Schmalz intitulée Jésus désemparé

Le Couvent des dominicains et la Chapelle du Troisième Ordre se partagent un parvis et un jardin à la végétation tropicale luxuriante.

Les extérieurs ne manquent pas de charme, et une atmosphère particulière s’en dégage.

Le parvis du couvent s’ouvre sur une rue bordée de bougainvilliers, et l’on peut observer devant les portes du couvent une très belle sculpture en bronze.

Authentique œuvre d’art, il s’agit d’une réplique de la sculpture de Thimoty P. Schmalz  intitulée Jésus désemparé. Le bronze représente un Christ allongé sur un banc recouvert d’un linceul. Notez ses stigmates sur les pieds, et les plis de son linceul. 

Jours et horaires d’ouverture, tarif et adresse 

  • Jours d’ouverture : tous les jours
  • Horaires : 8h – 12h30 / 15h – 17h30
  • Entrée : 60 pesos 

Localisation

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