La Fortaleza Ozama est un monument emblématique de la zone coloniale de Saint-Domingue. Construite par les espagnols au début du XVIème siècle, la forteresse est la première structure militaire permanente du Nouveau Monde. Sa construction marque le début de la colonisation, et plus largement l’établissement de Santo Domingo de Guzmán comme capitale des Amériques.
Histoire de la forteresse Ozama de Santo Domingo
La forteresse Ozama se situe au cœur d’un vaste ensemble architectural fortifié. Difficile de passer à côté. Ses remparts bordent la célèbre Calle Las Damas, à cinq minutes seulement de la Catedral Primada de America. La forteresse ressemble à un château médiéval. Elle est dominée d’une tour de 18,5 mètres de hauteur qui offre une vue imprenable sur la rivière Ozama et le port. Si vous gravissez cette dernière, vous y verrez les canons positionnés face à la rivière pour protéger la ville fortifiée contre les pirates et autres envahisseurs.
Une forteresse en pierre de corail
La forteresse est construite en pierre de corail entre 1502 et 1508 sous la gouvernance de Fray Nicolás de Ovando, gouverneur de l’île Hispaniola. C’est le bâtiment militaire le mieux conservé de la zone coloniale de Saint-Domingue. L’histoire suinte de ses murs, de ses tunnels et de ses cachots, où des prisonniers dont le célèbre navigateur Christophe Colomb ont autrefois été détenus.
Situation de la forteresse Ozama
La forteresse se dresse sur la rive ouest de la rivière Ozama. Le vestige militaire colonial s’illustre parmi les structures les plus anciennes de Saint-Domingue. On doit sa construction au maître d’œuvre Gómez García Varela.
Le saviez-vous ? La ville de Saint-Domingue se trouvait initialement de l’autre côté de la rivière. Mais en 1502, un terrible ouragan détruisit les premières constructions de la première ville des Amériques. Après la catastrophe, Saint-Domingue de Guzmán était en ruine, et emprunte aux épidémies. En réponse à ces fléaux, le gouverneur Nicolás de Ovando décida de reconstruire Saint-Domingue de l’autre côté de la rivière. La rive orientale constituait une excellente alternative. Elle était davantage protégée des intempéries, et encore préservée des maladies. Malheureusement, il ne reste que de très rares vestiges de l’autre côté de la rivière Ozama. Cependant, vous pouvez observer la première église du Nouveau Monde depuis la placette de Reloj de sol, juste en face du Museo de las Casas Reales.
La Fortaleza de Ozama figure sur la liste des monuments du Patrimoine Immatériel de l’Humanité déclarés par l’UNESCO à l’instar d’autres vestiges de la zone coloniale.
La forteresse Ozama : un système défensif d’excellence
La forteresse est dotée de deux plateformes de tirs face à la mer. Une première, construite en 1570, se situe au ras de l’eau. Une seconde, supérieure cette fois-ci, est érigée au XVIIème siècle et assure une protection plus en hauteur. Ces deux plateformes représentaient une excellente ligne de défense contre les ennemis. Plusieurs douzaines de canons étaient postés sur les remparts en direction de l’est, couvrant ainsi une large hauteur et portée de tir.
Une construction militaire monumentale
Forteresse militaire par définition, le système de défense est ceint d’une muraille qui renferme aujourd’hui une vaste étendue gazonnée. Surface que l’on traverse pour rejoindre les différents bâtiments défensifs. En parcourant la zone, vous ne manquerez pas la statue en bronze du célèbre chroniqueur, Don Gonzalo Fernández de Oviedo. On doit à cet illustre homme de lettres du XVIème siècle la première histoire des Amériques intitulée : “Historia General y Natural de las Indias”.
Accès de la forteresse : le portail de Carlos III
On accède à la Fortaleza Ozama par un porche monumental, connu sous le nome Portail de Carlos III. Ses vieilles pierres franchies, vous entrez dans l’enceinte fortifiée avec en toile de fond l’imposante Torre del Homenaje arborant le drapeau dominicain.
Détails du portail de la forteresse Ozama
Le portail est imposant, massif et sobre. Deux pilastres constituent les piédroits de l’embrasure. Ces derniers se terminent par des chapiteaux simples, et sont surplombés d’un linteau avec encorbellement. Une plaque dédiée à Carlos III habille le centre du portail. On peut lire l’année en chiffres romains sous l’inscription du roi. Notez l’emplacement des anciennes armoiries du roi.
Le haut de la façade offre une rive travaillée avec lanternes et corniche. Le mur compte quelques ouvertures circulaires qui s’ouvrent sur la Calle las Damas et qui servaient de meurtrières. Les fenêtres des murs de l’enceinte fortifiée sont habillées de ferronnerie pour assurer une meilleure protection tout en assurant de la visibilité. Juste derrière le portail, on peut voir des arcs plein cintre en briques reposer sur des colonnes en pierre de corail.
Fortaleza de Ozama : caractéristiques architecturales de la Torre del Homenaje
Littéralement traduite par Tour de l’hommage, la tour a conservé son aspect d’origine et a traversé les siècles sans dommage. Comme toute construction défensive de l’époque, l’accent est mis sur la solidité et non sur l’esthétique. La tour est carrée, présente des face lisses, des créneaux et des murs épais.
Un élément défensif efficient
La Torre del Homenaje est l’élément défensif le plus important de la forteresse. Elle mesure quelque 18,5 mètres de hauteur répartis sur trois niveaux. Les arêtes de la tour sont adoucies par l’aspect arrondi de son escalier en colimaçon qui dessert son dernier étage. Les meurtrières visibles sur sa façade extérieure permettaient aux arbalétriers d’assurer la défense de la ville.
Intérieur de la Tour de l’hommage
L’intérieur de la tour est voûté. Il est construit de telle sorte que la répartition de la poussée sur les murs soit uniforme. Les salles latérales adossées à la tour comportaient initialement des plafonds et des mezzanines de style romain (avec poutres en bois et briques). Ceux-ci ont été remplacés au milieu du XIXème siècle par des voûtes en brique lors de différents programmes de rénovation.
Le saviez-vous ? Au cours de ses cinq cents ans d’histoire, la Fortaleza Ozama a davantage servi de prison que de forteresse. De nombreux personnages célèbres y ont été emprisonnés à l’instar de Juan Pablo Duarte, Horacio Vásquez ou encore Juan Bosch. Même le navigateur Christophe Colomb y fut enfermé.
Quand la forteresse Ozama était un lieu de résidence
La première demeure de Diego Colón
En 1509, la Fortaleza Ozama est la première demeure de Diego Colón ainsi que de son épouse María de Toledo. Le couple occupera les lieux en attendant la construction de l’Alcazar, véritable maison palatiale qui domine l’actuelle Plaza de España.
L’occupation de la résidence de l’alcaïde par Colón
Pour anecdote, lorsque Diego Colón arriva sur l’île Hispaniola, l’alcaïde de la Forteresse, Diego López de Salcedo, était absent des lieux. Que fit le fils du navigateur à son arrivée ? Il s’installa dans la forteresse. Et que fut la réponse de Salcedo à son retour ? Mettre Diego Colón dehors. Bien évidemment, ce dernier refusa de quitter les lieux réclamant tous les titres et honneurs acquis par son père. Cet acte marque le début de ce que l’on appellera plus tard les Pleitos colombinos. Terme que l’on pourrait traduire par les Demandes de Colomb. Demandes qui consistent à réclamer les dus du paternel pour sa découverte et sa contribution à l’établissement de la colonie. Malgré son occupation et sa détermination à rester dans la forteresse, Diego Colón quitte les lieux suite à l’intervention du roi d’Espagne. Il vivra ensuite avec son épouse dans l’alcazar, accompagné de son épouse Maria de Toledo.
Caractéristiques architecturales de la résidence de l’alcaïde
La résidence de l’alcaïde s’élève dans l’aile nord et compte deux niveaux. À l’est, juste à côté du mur, se trouve la citerne en brique où l’eau de pluie était stockée pour approvisionner la forteresse. Un système de conduits en terre cuite qui part depuis les toits et passe à travers les murs permettait l’approvisionnement. L’escalier extérieur est un ajout postérieur à la construction initiale. Celui-ci fournissait un accès direct, mais rendait obsolète les éléments défensifs originaux.
Polvorín de Santa Bárbara, Fortaleza Ozama à Saint-Domingue
La poudrière de la forteresse
Au vu du nombre de canons que comptait la Fortaleza Ozama de Saint-Domingue, une poudrière était absolument nécessaire. Et c’est ce qu’ont construit les espagnols durant le règne de Carlos III. Et pour mieux tromper l’ennemi, ils ont construit la poudrière en forme d’église, ou plutôt exactement en forme de temple. Regardez sa façade principale. Au-dessus du portail plein cintre se trouve une niche avec une représentation de Santa Barbara, la patronne des artilleurs.
L’incroyable odeur de poudre du Polvorín de Santa Bárbara
La poudrière possède des murs absolument énormes. Ils mesurent près de 3 mètres d’épaisseur et ont été construits pour résister aux attaques de boulets de canon.
Vous serez surpris de sentir l’odeur de poudre lorsque vous entrerez dans la Polvora de Santa Barbara. Malgré le nombre d’années passées, la poudrière a conservé cette odeur caractéristique. C’est un vrai voyage dans le temps !
Informations pratiques
- Jours d’ouverture : du mardi au dimanche
- Horaires : de 10h à 18 heures
- Entrée : 100 DOP
- Localisation : aller avec Googlemap
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