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Le Perico Ripiao est la musique la plus traditionnelle et populaire de République Dominicaine. C’est une danse folklorique et campestre qui provient du Cibao et qui est née vers le milieu du XIXème siècle.

Le Perico Ripiao : tout un symbole de la République Dominicaine

 

Le Perico Ripiao est sans aucun doute la musique la plus emblématique de République Dominicaine. Il se danse comme un merengue plus rapide, et les paroles sont empreintes d’une certaine ruralité. Et à juste titre, puisque le Perico Ripiao s’appelait auparavant Musica de campo, littéralement traduit par musique de campagne. 

Origine et évolution du Perico Ripiao ou Merengue típico dominicain

Trois formes prédominantes d’instruments de merengue prennent vie aujourd’hui en République dominicaine. Bien qu’elles partagent un rythme commun, elles se distinguent par leurs instruments et leurs répertoires respectifs. Parmi elles, le Perico Ripiao, plus communément désigné sous le nom de Merengue Típico del país, perdure en tant que forme la plus ancienne encore interprétée.

Un voyage dans la musique rurale dominicaine

Le merengue típico, pépite musicale emblématique de République Dominicaine, puise ses racines dans la région vallonnée près de la charmante cité de Santiago, au cœur du Cibao, contrée rurale et agraire. C’est là que naît ce que certains maestros du merengue qualifient de « musique champêtre » de la République dominicaine. 

Le Perico Ripiao fait sa première apparition dès les années 1840. Et il n’en faudra guère pour qu’il attire l’attention des moralistes. Ces derniers tenteront même de le réprimer à cause de ses paroles suggestives et des mouvements enjôleurs des danseurs de merengue. L’appellation même « perico ripiao » semble un clin d’œil à cette controverse, car le nom désignait une maison close où l’on jouait cette musique. 

Malgré les multiples tentatives pour la censurer, sa popularité grandissante résista aux épreuves du temps jusqu’à nos jours.

Essor du Merengue típico Cibaeño : une évolution instrumentale

Au moment où le merengue típico cibaeño voyait le jour, les mélodies étaient tissées par des instruments à cordes, notamment le tres et le cuatro. Cependant, l’arrivée des Allemands à la fin du XIXe siècle sur l’île a apporté un tournant instrumental. Échangeant leurs instruments contre du tabac, l’accordéon s’imposa rapidement, reléguant les cordes au second plan. Et la güira et la tambora, les deux protagonistes rythmiques majeurs, sont devenus des figures emblématiques de cet ensemble musical dès ses prémices.

L’importance de ces instruments est telle qu’ils sont souvent perçus comme des symboles représentatifs de tout le pays.

La güira : un intrument emblématique

Instruments de musique de République Dominicaine

Instruments de musique traditionnelle de République Dominicaine

L’histoire de la güira remonte à l’époque des indigènes de la République Dominicaine. On utilisait alors la Calabaza, le Guiro ou le Higüero pour la fabriquer. Cette racine historique demeurerait cependant inexacte, mais témoignerait de son origine. Ainsi, au fil du temps, son évolution a impliqué un changement de matériau, le métal doux. La güira est désormais conçue sous la forme d’un corps cylindrique, parsemé de petits trous qui s’étendent de l’intérieur vers l’extérieur. Son manche est typiquement en bois, avec une forme carrée.

En parallèle, le tambora, un tambour à deux têtes d’origine africaine, est entré en scène. À ces éléments s’est joint l’accordéon européen, formant ainsi l’ensemble typique. 

Cette union musicale symbolise le mariage de trois cultures distinctes qui s’entrelacent pour façonner l’identité unique de la République dominicaine telle qu’elle est célébrée aujourd’hui.

Perico Ripiao : les pionniers du Merengue 

Le merengue a pris vie grâce à une galerie de personnalités mémorables, parmi lesquelles Francisco Lora, surnommé « ñico » (1880-1971), émerge avec éclat. C’est à lui que revient le mérite d’avoir propulsé l’accordéon vers la popularité au début du XXe siècle. Virtuose de l’improvisation, il pouvait créer instantanément des chansons sur demande, et sa maîtrise de cet art était incontestable. Ses contemporains tels que Toño Abreu et Hipólito Martínez ont également contribué à la scène, ce dernier étant reconnu pour son merengue « Caña Brava ». 

Cette mélodie, conçue en 1928 ou 1929, fut créée à des fins publicitaires pour la campagne du rhum Brugal, qui portait le même nom.

Evolution du Perico Ripiao de 1930 à 1961

Le merengue connut une ascension fulgurante sous le règne du dictateur Leonidas Trujillo, de 1930 à 1961. Originaire du sud et non du Cibao, et issu d’une famille modeste, Trujillo insiste pour que le style Perico Ripiao devienne le symbole national de la République Dominicaine. Il exige la composition de nombreux merengues en son honneur, aux titres évocateurs tels que « Alfabetización », « Trujillo es grande e inmortal » et « Trujillo el gran arquitecto ». Trujillo s’implique tellement que le merengue est diffusé à la radio et dans les salles de danse respectables.

La transition vers des instruments de « big band » ou d’orchestre, avec la substitution de l’accordéon par une section de trompettes, donne naissance à un nouveau style urbain. Cela marque l’initiation d’une séparation nette entre cette nouveauté citadine et le típico ripiao, enraciné essentiellement dans la ruralité. Ce changement est porté par le musicien Luís Alberti.

Evolution et innovations du Perico Ripiao au long du XXe Siècle

Des musiciens dans les rues de Santo Domingo

Des musiciens dans le centre de Santo Domingo

Durant la seconde moitié du XXe siècle, les musiciens típicos ont persévéré dans leur quête d’innovation musicale. Tatico Henríquez, considéré comme le précurseur du merengue típico urbain, insuffle de nouvelles vies à ce style en remplaçant la marimba par la basse électrique et en intégrant le saxophone, créant une harmonie avec l’accordéon. Avec des apparitions radiophoniques et télévisuelles, sa musique traverse les régions du pays. Dans cette période, Rafael Solano réinvente l’utilisation de la grosse caisse, désormais manipulée par le güirero à l’aide d’un pédalier, apportant une dimension novatrice. 

Des noms tels qu’El Ciego de Nagua, Rafaelito Román et Francisco Ulloa s’érigèrent parmi les maîtres accordéonistes qui débutèrent leur carrière à cette époque.

Le merengue dans les années 1990

Les années 1990 voient maintenir la formation classique de cinq musiciens (accordéon, saxophone, tambora, güira et basse), mais de nouvelles inspirations naissent. De jeunes leaders de groupe introduisent des congas, des timbales jouées en batterie et des claviers pour étendre leur public, fusionnant les mondes du típico et de l’orchestre

Structure du merengue tipico

Les chansons de merengue típico, en règle générale, arborent une structure en deux parties. La première, rythmiquement simple, introduit le matériau mélodique et lyrique, tandis que la seconde est réservée à l’improvisation, accueillant des rythmes plus complexes et un mambo vif.

Cette section, où les instruments mélodiques tels que le saxophone et l’accordéon fusionnent, crée un rythme captivant.

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