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L’île d’Hispaniola occupe une place centrale dans l’histoire de la République dominicaine. Dès l’arrivée des Européens, elle devient un territoire stratégique pour l’expansion coloniale. Les colons y exploitent les ressources locales avant d’instaurer un système esclavagiste à grande échelle. Avec le commerce triangulaire, Hispaniola devient un centre économique majeur, alimenté par l’importation forcée d’esclaves africains. Mais son importance attire aussi les convoitises. Pirates, corsaires et boucaniers profitent du déclin de la présence espagnole pour multiplier les attaques. Ces affrontements façonnent l’histoire de l’île, marquant la lutte entre les grandes puissances européennes pour son contrôle. De l’exploitation sucrière à la division de l’île entre la France et l’Espagne, Hispaniola traverse des siècles de conflits et de transformations. Retour sur une époque où commerce, esclavage et batailles navales ont redessiné le destin de cette île des Caraïbes.

L’arrivée des esclaves Noirs sur l’île Hispaniola

En 1516, la population des Taïnos sur l’île d’Hispaniola avait dramatiquement diminué en raison des maladies, des mauvais traitements et de l’exploitation par les colons espagnols.

Face à cette situation critique pour les colonisateurs, le juge de la résidence Alonso Suazo demande un accord avec le Portugal pour introduire des esclaves noirs sur l’île Hispaniola.

Cette décision marque un tournant tragique dans l’histoire. Elle conduit à l’importation massive d’esclaves africains pour remplacer la main-d’œuvre indigène décimée. Cette situation inaugure une nouvelle phase d’exploitation et de souffrance humaine.

L’esclavage et le développement de l’industrie sucrière 

L’esclavage et le développement de l’industrie sucrière 

Fers et autres instruments de torture à l’époque de l’esclavage – Musée de Santo Domingo

Plusieurs dates clés marquent l’histoire de l’esclavage sur l’île Hispaniola :

  • 1501 : La reine Isabelle Iʳᵉ de Castille autorise l’envoi de quelques esclaves africains en Espagne et dans ses colonies, mais uniquement ceux qui étaient déjà esclaves des Espagnols dans la péninsule ibérique.
  • 1510 : Le roi Ferdinand II d’Aragon envoie les premiers esclaves noirs directement en Hispaniola.
  • 1518 : Le régent de Castille, le cardinal Francisco Jiménez de Cisneros, autorise l’importation massive d’esclaves africains, sous la demande des Pères Hiéronymites (Los Padres Jerónimos), alors administrateurs des sucreries de l’île.

À partir de cette date, le commerce transatlantique d’esclaves s’intensifie, avec des contingents directement envoyés d’Afrique pour travailler dans les plantations de sucre. Cette décision marque le début d’un système esclavagiste à grande échelle qui perdurera dans les colonies espagnoles pendant plusieurs siècles.

Le même Alonso Suazo joue un rôle clé dans l’organisation du commerce des esclaves en Hispaniola. En tant que procureur fiscal de l’île Hispaniola, il recommande l’importation massive d’esclaves africains pour répondre aux besoins de main-d’œuvre dans les plantations sucrières.

Vers 1520, Suazo propose une augmentation significative du nombre d’esclaves africains sur Hispaniola. L’objectif ?  Pallier la disparition des Taïnos et accroître la production sucrière. Son influence contribue à l’intensification du commerce transatlantique des esclaves qui devient l’un des piliers de l’économie coloniale de l’Hispaniola et des Caraïbes espagnoles.

Hispaniola devient la base arrière des colons

L’esclavage et le développement de l’industrie sucrière - Les instruments de torture - Histoire de la Dominican Republic

Dans le même temps, l’île Hispaniola devient la base arrière pour la découverte du Nouveau Monde. Les élites et les hauts fonctionnaires de la Couronne vivent dans l’actuelle zone coloniale de Saint Domingue. A l’instar des conquistadors et esclavagistes de l’époque :

  • Alonso de Ojeda
  • Juan de Esquivel
  • Amerigo Vespucci

L’esclavage des Noirs va durer près de trois siècles en République dominicaine. C’est le début du Commerce triangulaire, de la traite négrière reliant l’Europe, l’Afrique et l’Amérique.

Photo de Mariel et Sébastien

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La Hispaniola et les attaques des pirates 

La découverte de nouveaux territoires plus riches en or pousse la flotte espagnole à partir. Saint-Domingue s’est développée au cours des 60 premières années de colonisation. La première ville européenne du Nouveau Monde compte alors une cathédrale, une université et un hôpital.

Cependant, les conquistadors délaissent Hispaniola pour les terres du Mexique, du Pérou et de Cuba. La Havane deviendra même le carrefour stratégique des Espagnols dès 1564. Mais le départ de l’armée laisse les colonies espagnoles sans défense militaire. Les terres, rentables grâce à l’exploitation de la canne à sucre par les esclaves, deviennent alors la proie des corsaires et des pirates.

Le pillage de Saint-Domingue par Drake

Le pillage le plus célèbre de Saint-Domingue est perpétué par le corsaire anglais Francis Drake en 1586 avec l’appui de la reine d’Angleterre Isabel I.

Le corsaire met à sac la première ville du Nouveau Monde. Les britanniques occupent la ville pendant un mois. Ils utilisent la cathédrale de Saint-Domingue comme caserne, et pillent toutes les richesses et brûlent tout sur leur passage. Ils repartent après de longues négociations et avec 25 000 ducats, laissant derrière eux  Santo Domingo en ruines.

Ce pillage démontre à la couronne d’Espagne la vulnérabilité de sa colonie sur l’île Hispaniola. Cela entraîne la nécessité de renforcer ses principaux ports des Caraïbes en fabriquant des armes et en développant une architecture défensive.

Ile Hispaniola : un trésor convoité

Les corsaires français

À partir du milieu du XVIe siècle, la mer des Caraïbes devient une zone belliqueuse où s’affrontent les corsaires des puissances de l’époque. La Hispaniola devient une terre convoitée.

Le royaume de France ne tarde pas à envoyer ses corsaires. Ces derniers s’installent sur Isla Tortuga, île de la Tortue, à seulement quelques kilomètres au nord-ouest de la Hispaniola. Ils envahissent alors et peu à peu le nord de la Hispaniola en se servant de l’île de la Tortue comme base arrière. 

Les boucaniers 

Corsaires, flibustiers et boucaniers : le pillage de la Hispaniola - Portrait d'un boucanier

Pirate des Caraïbes, Le Boucanier – Delaware Art Museum’s collection.

A cette même époque, les boucaniers font commerce du cuir et s’installent sur le territoire. Le terme « boucanier » désignait les aventuriers français spécialisés dans la chasse. Pour conserver la viande, ils la fumaient (« boucaner »).

Division de l’île Hispaniola : Saint-Domingue versus République dominicaine

L’expansion des boucaniers sur la Hispaniola donne le prétexte au royaume de France de réclamer tout le nord de l’île à l’Espagne. En effet, en s’installant et en commerçant dans la région, les aventuriers perturbent les intérêts espagnols, incitant la France à formaliser ses ambitions coloniales.

Face à cette pression croissante et après plusieurs années de tensions, les deux puissances coloniales parviennent à un accord. L’Espagne et la France se divisent l’île par le traité de Ryswick en 1697

  • L’ouest devient alors une colonie française, appelée colonie de Saint Domingue (l’actuel Haïti).
  • L’est, Santo Domingo, aujourd’hui connue sous le nom de République dominicaine.

En 1777, le traité d’Aranjuez officialise la présence française à Saint Domingue et limite les parties espagnoles et françaises.

Durant la même période, l’île Hispaniola subit de nombreuses attaques de pirates agissant en nom propre (français, hollandais et anglais). Tous attaquent l’île pour la piller et livrent bataille dans la mer Caraïbe. Le terme flibustier devient le nom propre donné aux pirates des Caraïbes.

En savoir plus sur l’histoire

N’hésitez pas à consulter notre série d’articles qui retracent toute l’histoire de la République dominicaine : 

Les lecteurs qui souhaitent découvrir l’histoire d’une manière moins approfondie trouveront dans cet article l’histoire résumée de la République dominicaine depuis les origines taïnas à aujourd’hui.

Photo de Mariel et Sébastien

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Nous sommes Mariel et Sébastien, un couple franco-dominicain amoureux de la République dominicaine. Sa culture, son histoire, sa gastronomie, ses paysages, son art de vivre… on adore ! Et en tant que locaux, nous souhaitons vous partager notre expérience, vous offrir des conseils authentiques et vous proposer toutes les informations nécessaires pour préparer votre séjour en République dominicaine.

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