L’hôpital et la iglesia de San Lázaro se situent dans la zone coloniale à Saint-Domingue, à dix minutes seulement de la Catedral Primada de America, en direction du Parque de la Independencia. A l’instar d’autres vestiges de la capitale du Nouveau Monde, l’église et l’hospice attenant ont connu plusieurs rénovations au fil des siècles.
Eglise San Lázaro à Saint-Domingue : une réponse au fléau de la lèpre
La Iglesia de San Lázaro à Saint-Domingue doit son nom à Lazare de Béthanie, frère de Marthe et de Marie, et ami et disciple de Jésus. Pour qui l’ignore, on retrouve l’histoire de Lazare dans le Second Testament. Et pour aller à l’essentiel, celui-ci fut ressuscité des morts par Jésus quatre jours après avoir été mis au tombeau.
L’église et l’hôpital de San Lázaro ont été construits à la fin du XVIème siècle en réponse au fléau de la lèpre. En effet, les espagnols construisirent cet hôpital pour accueillir et soigner les lépreux qui étaient expulsés de la ville. C’est d’ailleurs pour éviter les contagions que les bâtiments furent édifiés à l’extrême nord-est de la capitale. Le saviez-vous ? Vous êtes ici sur l’un des points les plus hauts de Saint-Domingue intramuros. Malheureusement, et comme de nombreux monuments de la première ville du Nouveau Monde, l’église a souffert du temps et a été en partie détruite par un tremblement de terre en 1751.
Seule la chapelle de Los Lázaros restera sur pied après le passage du séisme. Et il faudra attendre 1765 pour que l’ensemble architectural soit reconstruit.
Architecture de la iglesia de San Lázaro à Saint-Domingue
Bien que les bâtiments aient connu plusieurs rénovations au fil de l’histoire, la chapelle San Lázaro présente un style gothique. Observez les contreforts à l’intérieur et à l’extérieur. Puis notez les différents matériaux utilisés pour la construction et la rénovation de ses murs.
Le campanile de l’église San Lázaro de Santo Domingo
L’église de San Lázaro est sublimée d’un campanile en brique rouge ceint d’une terrasse à balustres. A son rez-de-chaussée, des jambages en pierre de corail supportent une belle porte plein cintre. Cette dernière est dominée d’une niche au-dessus de la clé de voûte. L’embrasure, elle, est entièrement fermée d’un portail en fer forgé.
Derrière le campanile, le mur en pierres laisse apparaître une ancienne voûte comblée. Au-dessous, l’ensemble repose sur les vestiges du tracé des remparts de l’ancienne ville forteresse. Puis juste à côté, la façade du bâtiment arbore une fenêtre œil de bœuf sous une belle toiture arrondie.
Un retable baroque
Lors de sa réhabilitation en 1978, une arcature de trois nefs est découverte. Jettez un coup d’oeil aux arcs en brique, ils s’appuient sur des colonnes en pierre reposant sur un muret. Puis attardez-vous sur les détails du retable baroque au niveau du maître-autel (autel principal situé dans le chœur). Autrefois, une statue de la Vierge de la Caridad habillait son centre. À l’extérieur, des créneaux de style mudéjar ornent le parvis de l’entrée. Vous verrez sur la porte d’entrée du monument religieux l’inscription en latin Charitas.
L’illustre anthropologue Fernando Luna Calderón trouva de nombreux squelettes lors des fouilles qui accompagnaient le programme de rénovation du bâtiment. Selon les rapports légistes, tous n’étaient pas morts de la lèpre. D’autres maladies les avaient emportés. Les connaissances des médecins de l’époque étant limitées, les symptômes étaient souvent mal interprétés.
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