Les ruines du Monastère de San Francisco se situent au cœur de la zone coloniale de Saint-Domingue, entre la Calle Duarte et la Calle Hostos. Tous les dimanches soirs, ces vestiges historiques accueillent des groupes de merengue. C’est le très célèbre Bonyé, un concert à ne rater sous aucun prétexte lors de votre passage dans la capitale dominicaine. La place devant les ruines se transforme en aire de concert. Des jeux de lumière illuminent les vieilles pierres. Une piste de danse est improvisée devant la scène, tandis que derrière, les bars et colmados du quartier improvisent des terrasses. La musique que l’on écoute au Bonyé est authentique. On est ici dans une ambiance 100% dominicaine.
L’histoire tragique du Monastère San Francisco à Saint-Domingue
Fondé en 1510 par des moines franciscains, ce monastère était l’une des premières structures religieuses érigées en Amérique. Commandité par Nicolás de Ovando, le gouverneur de l’île à l’époque, le monastère était une expression de la foi catholique fervente qui régnait sur Hispaniola.
L’histoire du premier monastère franciscain du Nouveau Monde est à l’image de nombreux monuments de Saint-Domingue. Érigé au XVIème siècle, le Monasterio San Francisco a survécu difficilement aux années. L’église date de 1544. Mais elle fut détruite par un incendie dévastateur provoqué par le corsaire anglais Francis Drake. Plus d’un siècle plus tard, de 1673 à 1751, le monastère est victime de plusieurs tremblements de terre.
Alonso de Ojeda, cruel conquistador connu pour avoir massacré des milliers d’indigènes d’Hispaniola, a reposé plus de quatre siècles dans le monastère de San Francisco après avoir rejoint l’ordre. Ses restes n’ont cependant jamais été retrouvés. Son cercueil a disparu lors de la guerre d’avril 1965.
Le monastère tombe en ruine au fil des siècles
A la suite de ces épisodes désastreux, le monastère est abandonné en 1795. A peine 10 ans après son abandon, les canons français ouvrent le feu contre ce qui reste des bâtiments. Lors de la Bataille de Palo Hincado, une partie de la voûte du monastère est sectionné pour y installer un canon. Selon la légende, en 1805, des canons ont été placés sur son toit pour protéger la ville contre les Haïtiens. Quatre ans plus tard, en 1809, les Français les ont utilisés pour prendre le contrôle de la ville.
En vous tournant vers le sud, vous découvrirez les vestiges du temple orné de son portail de style Renaissance. Sa construction a débuté au XVIème siècle pour se terminer un siècle plus tard, avec une rénovation au XVIIIe siècle. Après le départ des moines, le lieu a été laissé à l’abandon.
Les ruines du Monasterio San Francisco ont été inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1990.
De carrière de pierre à asile psychiatrique…
Les ruines serviront même de carrière de pierre sous l’occupation haïtienne en 1831. Mais cent ans plus tard, un cyclone s’abat sur l’île Hispaniola et achève les ruines du monastère.
Puis les ruines serviront d’asile psychiatrique jusqu’au milieu du XXème siècle. En 1881 exactement, le père Billini établit au monastère une maison de santé et un asile pour les personnes souffrant de troubles mentaux. Malgré quelques effondrements partiels, au milieu du XXème siècle, le site a accueilli des peintres fuyant la Guerre Civile Espagnole. Enfin, dans les années 1990, le monastère San Francisco sert de siège à la société Jaycee’s Dominicaine.
Finalement, en raison de l’abandon progressif du site, les voûtes se sont effondrées avec le temps. Toutefois, il reste encore des traces visibles de l’emplacement de la Chapelle du Tiers Ordre, du couvent et de l’église. On s’en réjouit. Car les ruines offrent un spectacle à la fois fascinant et désolant.
Malgré les ravages du temps, les ruines comprennent toujours une église, un couvent et un cimetière, chacun offrant un aperçu fascinant de l’histoire coloniale de Saint-Domingue. De plus, le site continue d’accueillir des événements sociaux et culturels. Il est également sous la protection de la Commission Nationale Permanente des Éphémérides de la Patrie de la République Dominicaine.
Informations pratiques
- Jours et horaires d’ouverture : le site ne se visite pas, les ruines sont visibles depuis l’extérieur
Localisation
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Zona colonial de Santo Domingo
Le centre historique de Saint-Domingue compte de nombreux vestiges de l’époque coloniale. Ses vieilles rues, comme la célébrissime Calle las Damas, ou encore la Calle Isabel La Católica, sont de véritables témoins de l’histoire. A l’instar de la Catedral Primada de América, les vieilles églises de la première ville du Nouveau Monde respirent le XVIème siècle. Les parcs et places de Santo Domingo sont également de vrais lieux de vie. Que ce soit le Parque Duarte, le Parque Padre Billini ou le Parque Colón, ces places abondent de vie à toute heure de la journée. La zone coloniale recèle également de magnifiques casas coloniales comme la Casa de Ovando, la Casa de Bastidas ou encore la Casa del Cordón.
Saint-Domingue a conservé sa forteresse et ses forts et une partie de son système de défense dont sa muraille. La Fortaleza de Ozama et les portes de bastions comme la Puerta de la Misericordia intégraient la muraille défensive de la ville. Le cœur historique de la capitale dominicaine constitue une étape obligatoire lors de votre séjour dans la perle des Caraïbes. Et pour mieux apprécier l’histoire de la République Dominicaine, ne manquez pas de visiter ses musées, ses édifices historiques, mais aussi ses monuments et espaces contemporains comme le monument à Fray Montesinos sur le malecón.
Mais avant d’acheter vos billets pour la République Dominicaine, choisissez bien la saison. Même s’il fait chaud les 365 jours de l’année, le soleil ne brille pas non stop tous les jours. Comme dans tous les pays tropicaux, il pleut en Rép’ Dom’ ! La météo de Saint-Domingue, à l’instar de la météo de Punta Cana ou de celle de Bayahibe ou Jarabacoa, peut ne pas être clémente lors de vos vacances. En bref, le climat de République Dominicaine se divise en deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies. Même si on peut partir durant cette dernière, il y a quand même des mois à éviter. Alors ne ratez pas vos vacances, lisez nos guides, et faites vos réservations au bon moment !